Le chef de guerre congolais a été condamné en 2012 par la CPI pour enrôlement d'enfants-soldats au début des années 2000. Les victimes sont justement ces anciens enfants-soldats.
Il s'agit de réparations collectives : ce sont donc des fonds destiné à financer des projets d'aide aux victimes. Toutefois, Thomas Lubanga n'aura pas à payer cette somme puisque la Cour a reconnu son indigence. Qui va donc payer ? Pour Fadi el-Abdallah, porte-parole de la CPI, il s’agit du Fonds au profit des victimes :
« Le Fonds avait déjà indiqué auparavant qu’il avait mis de côté un million de dollars qui seraient affectés à cette affaire-là et la chambre a donc invité le Fonds à examiner la possibilité d’affecter un montant supplémentaire à la mise en œuvre des réparations collectives dans cette affaire. Et également consulter le gouvernement de la République démocratique du Congo en vue d’établir la manière dont [celui-ci] pourrait contribuer au processus des réparations. »
Un « symbole »
Quelle que soit son origine, cette somme n'effacera pas la douloureuse expérience d'un enrôlement forcé, estime un ex-enfant-soldat au micro de RFI, « mais néanmoins, c’est un symbole ». « C’est quelque chose de très important pour dire que ces enfants n’ont pas été oubliés par le monde, ces enfants n’ont pas été oubliés par les autorités aujourd’hui, nationales et aussi internationales. »
L'ancien combattant, qui a souhaité garder l'anonymat, juge aussi « une manière collective d’envoyer un message au niveau de la communauté pour dire qu’on ne vous a pas oubliés, vous aussi la communauté, vos enfants n’ont pas été oubliés ».
En 2012, la CPI avaitcondamné Thomas Lubanga à une peine de 14 ans de prison. L’ancien chef de l’Union des patriotes congolais (UPC), l’une des milices actives dans l’est de la République démocratique du Congo en 2002 et 2003, avait été reconnu coupable de crimes de guerre pour avoir enrôlé des enfants de moins de 15 ans dans ses troupes.