C’est désormais la sécurité du personnel administratif d’Ikongo qui est en jeu. Les magistrats, les greffiers et les agents pénitentiaires sont actuellement retranchés dans la caserne de la gendarmerie nationale de la ville. Et n’osent pas en sortir, par mesure de sécurité mais surtout par peur des représailles.
Vendredi matin, la délégation de villageois a en effet fait savoir auprès du député local et du procureur de la ville qu’ils voulaient la tête des magistrats. C’est à dire ceux qui ont mis sous mandat de dépôt les assassins présumés et qui les ont transférés dans une autre prison. Les villageois ont aussi réclamé le retour des prisonniers en question pour faire justice eux même. La population, qui n’a pas confiance dans les institutions locales, est toujours très en colore.
Mais pour l’instant ce personnel administratif est en quelque sorte coincé. Ikongo est une ville enclavée, avec autour une centaine de kilomètres de piste peu praticable. La gendarmerie refuse pour l’instant d’évacuer le personnel administratif, ils attendent l’aval de leur secrétaire général à Tananarive. Le syndicat des magistrats de Madagascar a peur de la lenteur de la prise de la décision et craint pour leur sécurité.
Vendredi soir, l’organisation a donc passé un appel au Premier ministre et au ministère de la Défense pour réclamer une évacuation du personnel administratif en hélicoptère, plus sécurisée qu’en voiture. Mais le syndicat reste très incertain sur le dénouement de la situation.