En trois morts, 170 personnes ont été tuées et environ 200 blessées dans la région des Lacs occidentaux. Un nouveau cycle de violences s'est déclenché dans cette province située à 250 km de Juba, la capitale.
Le dernier épisode meurtrier a débuté le 6 décembre après des vols de bétail, déclenchant de violents combats entre clans rivaux. Selon des sources gouvernementales, des centaines d'habitants ont été confinés dans leurs maisons. En plus du nombre élevé de morts et de blessés, près de 350 domiciles ont été brûlés et des centaines de villageois contraints de quitter leur foyer.
Un responsable local a expliqué à un média sud-soudanais que les jeunes des tribus possèdent tous des armes, ce qui rend difficile le retour au calme. D'où le mandat donné à l’armée par le président Salva Kiir : intervenir dans le cadre de l'état d'urgence pour procéder au retrait des armes.
Durant ces violences, des femmes sont souvent violées et des enfants enlevés, ce qui attise les représailles.
Un responsable du CICR évoque une nette progression des violences : « Nous procédons à des évacuations médicales de blessés vers Juba quasi quotidiennement. 800 personnes depuis le début de l'année, soit le double par rapport à l'année dernière », témoigne-t-il.
Avec le début de la saison sèche, ce responsable humanitaire ne cache pas son pessimisme. « La violence risque de s’aggraver », estime-t-il.
Le Soudan du Sud est en proie à une guerre civile depuis 2013. Selon des chiffres communiqués par l'OCHA au début du mois, sur une population de 14 millions d’habitants, deux millions sont aujourd’hui des déplacés internes et près de deux millions d’autres sont réfugiés dans les pays voisins.