avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu mener une seule et unique opération d'aide humanitaire, en août dernier. Ils y ont trouvé des civils apeurés, malnutris, obligés de fuir leurs villages brûlés, leurs champs détruits ainsi que leurs récoltes volées pour survivre dans la brousse avec, pour simple repas, des feuilles et des racines. Quelque 164 jeunes enfants et personnes âgées seraient aussi morts de faim au cours de l'année écoulée.
Le mouvement de la SPLA avait mené une vaste campagne militaire dans la région de Wau, entre 2016 et 2017, déplaçant près de 100 000 personnes mais quand les ONG ont voulu apporter de l'aide alimentaire pour alléger le niveau de souffrance, les autorités les ont systématiquement bloquées.
« Il s'agit d'une tentative délibérée d'affamer des civils considérés comme des opposants au gouvernement », estime ce rapport. Le gouvernement de Salva kiir a donc utilisé l'aide alimentaire comme « arme de guerre », estiment les experts de l'ONU qui notent que les opérations dans la région de Wau avaient été décidées au plus haut niveau de l'Etat.
Les responsables onusiens s'inquiètent aussi que « les forces affiliées au président Kiir et à son vice-président continuent toujours d'entraver l'aide humanitaire et le travail des casques bleus » au Soudan du Sud.