Sur les neuf provinces sud-africaines, cinq ont donné une confortable avance à Cyril Ramaphosa lors du vote des délégués provinciaux de l'ANC. Plus de 1 800 délégués se sont prononcés pour lui, contre 1 300 pour Nkosazana Dlamini-Zuma. Un avantage en trompe l’œil pour le vice-président, car les délégués peuvent toujours changer leur vote s'ils le souhaitent lors du congrès. Et le lobbying ne va faire que s'intensifier à une semaine du choix final.
Cyril Ramaphosa profite en tous les cas de ce léger avantage pour multiplier les sorties devant la presse. Après avoir remis en cause l'innocence de Jacob Zuma dans une affaire de viol, Ramaphosa a de nouveau critiqué frontalement le président. Il a rejeté sa proposition de nommer en tant que futur numéro deux de l'ANC, le candidat qui finirait deuxième la semaine prochaine. La tradition jusque-là voulait que le candidat malheureux ne soit pas présent au sein de la direction du parti.
Si certains voyait cette proposition de Jacob Zuma comme une façon d'imposer son ex-femme dans les instances du parti en cas de défaite, on peut désormais affirmer que Cyril Ramaphosa, en position de force, ferme clairement la porte au camp adverse et ne s'embarrasse plus des soucis d'unité qu'il affichait jusque-là en façade.