En prononçant ces trois mots « Je crois Kwezi », Cyril Ramaphosa a fait couler beaucoup d'encre, en Afrique du Sud. Il ne le cache plus. Il soutient la version de la jeune femme qui avait accusé le président de viol.
L'attaque est frontale envers le président Jacob Zuma qui avait pourtant été innocenté par la justice, il y a dix ans. La sortie du vice-président, plutôt inhabituelle, donne le ton des dix jours cruciaux à venir pour le parti qui arrive fracturé au congrès et qui espère en ressortir unifié, au moins d'une unité de façade.
La Ligue des Jeunes et la Ligue des Femmes de l'ANC, deux soutiens de sa rivale, Nkosazana Dlamini-Zuma, ont condamné cette sortie. Les premiers ont qualifié Ramaphosa de «marionnette manipulée par les Etats-Unis» et les seconds lui ont rappelé de balayer devant sa porte car le vice-président avait aussi été empêtré dans un scandale sexuel, il y a trois mois.
Il y a donc de l'électricité dans l'air à six jours du début du Congrès. Une tension que l'ANC va devoir contrôler, au risque d'imploser elle-même.