« Monsieur le premier président. Nonobstant mon refus catégorique, vous m'avez forcé à venir comparaître devant votre juridiction payée à l'avance par les ONG, Trial, la Fondation Panzi et le Pnud ». Dans sa requête, Frédéric Batumike ne mâche pas ses mots pour dénoncer la partialité de ses juges.
Dans ce document, que RFI a pu consulter, le député déroule sa liste de griefs. Les magistrats et les avocats des parties civiles lui auraient notamment « gueulé » dessus. « Ils multiplient des pratiques qui frisent la torture, en utilisant des attaques personnelles et des allusions blessantes », poursuit-il.
En conséquence, le député demande la récusation du premier président de la cour et de son conseiller. Frédéric Batumike souhaite ainsi se débarrasser des deux juges de carrière, c'est-à-dire licenciés en droit, sur les cinq qui composent ce tribunal militaire.
L'examen de ces requêtes doit maintenant remonter jusqu'à la Haute Cour de Kinshasa, ce qui prendra plusieurs jours voire semaines. « Une manœuvre dilatoire », selon Me Charles Cubaka Cicura, avocat des parties civiles. La défense avait déjà déposé il y a 10 jours plusieurs requêtes pour invalider ce procès, arguant qu'un tribunal militaire n'était pas compétent pour cette affaire.