« Tout ceci n'est qu'une question administrative », selon l'attachée de presse du ministère de l'Economie forestière congolais. D'après elle, Greenpeace n'a demandé que bien trop tard les autorisations pour accoster son bateau à Pointe-Noire, dans le sud du Congo.
L'ONG de défense de l'environnement dément et affirme détenir les accusés de réception de lettres envoyées dès septembre, à toutes les autorités concernées. Elle voit surtout dans ce blocage administratif une manoeuvre du gouvernement pour éviter les questions épineuses que soulève l'exploitation des forêts congolaises.
« Il y a une forte exploitation des forêts congolaises mais les communautés locales en bénéficient peu car la corruption règne dans ce secteur géré par les plus hauts fonctionnaires », explique Irene Wabiwa Betoko, responsable de la campagne forêt pour Greenpeace.
Révision du code forestier
« L'une des questions qui devaient être abordée à bord d'Esperanza portait sur la révision du code forestier du Congo-Brazzaville. Nombre d'activistes s'apprêtaient à donner de nouvelles recommandations à ce sujet. Malheureusement, cela n'a pas été autorisé par les autorités », poursuit-elle.
A Bonn, le président Sassou N'Guesso devrait pourtant se poser en leader de la défense des forêts du bassin du Congo. En mars dernier, était né à Oyo, son fief natal, le Fonds bleu pour la protection du Bassin du Congo.
Promesse de la COP22, porté par Denis Sassou N'Guesso lui-même et financé par douze pays des Grands Lacs, ce fonds doit débourser 100 millions d'euros par an pour des projets de préservation de la forêt tropicale.