Safaricom c'est le champion incontesté du marché des communications au Kenya. L'entreprise représente plus de 70% des abonnements mobiles. Quant au très populaire service de paiement par SMS, le groupe compte 22 millions d'utilisateurs, dix fois plus que son principal concurrent Airtel.
L'Association des distributeurs de Safaricom a donc choisi d'afficher son hostilité à ce boycott. « Cet appel pourrait affecter tous les commerces. Avec la campagne électorale, nous avons vraiment, vraiment, constaté une baisse d'activité, rapporte la présidente de l’association, Esther Muchemi. La mauvaise politique va nous toucher encore plus. Nous aidons l'économie, nous représentons beaucoup de travailleurs et lorsqu'ils nous disent qu'ils ne peuvent plus mettre de pain sur la table, nous sommes inquiets. Alors nous disons aux politiciens : calmez-vous ! Ecoutez-nous ! Parce que nous dirigeons l'économie. Occupez-vous de politique, mais laissez-nous gérer les affaires. »
L'association estime que ce boycott met en danger un million d'emplois.
Pour autant, l'opposition n'a pas été attendrie. Cet après-midi, les leaders de la Nasa, comme l'ancien vice-président Musalia Mudavadi sont allés dans une boutique Airtel de Nairobi souscrire à un nouvel abonnement. « Nous voulons que les gens aient conscience de l'injustice électorale, se justifie-t-il. Nous ne voulons pas que les Kényans soient passifs. A ceux qui font des affaires, nous leur disons : laissez-nous obtenir justice. Quand des institutions sont soupçonnées d'avoir volé la volonté du peuple, c'est important de leur montrer que ce n'est pas le Kenya que nous voulons. »
Après lui, le médiatique avocat Miguna Miguna a précisé que cela ne pénalisait en rien l'économie puisque Airtel était une compagnie kényane, au même titre que Safaricom.