Le maire de Goma assure que les violences meurtrières de ce lundi 30 octobre, dans sa ville, sont le fait d'un mouvement insurrectionnel armé.
« La police s’est retrouvée très tôt le matin devant des rues barricadées, des rues qui étaient mises à feu avec des pneus brûlés, explique Dieudonné Malere Mamicho. La police, voulant rétablir l’ordre, s’est retrouvée devant une population insurgée qui a commencé à l’attaquer avec des armes blanches, comme des couteaux, des machettes, des lances, des flèches. Il y a eu des échauffourées. Il y a eu des bureaux de quartier brûlés, des gens blessés. La population locale fuyait, il y a eu débandade alors certains se sont blessés soit par les armes blanches détenues par cette population en colère, la population insurgée ; il y a eu aussi des morts, trois morts, un policier et deux civils. »
Les organisateurs contestent version de la municipalité de Goma
Les organisateurs de la journée ville-morte de lundi s'inscrivent en faux. Ils accusent la police d'avoir chargé en premier, lançant des grenades lacrymogènes et tirant à balles réelles sur des jeunes qui manifestaient pacifiquement, notamment dans le quartier de Majengo, dans le nord de la ville, ce qui a suscité leur colère.
« Le matin, il y a eu une population révoltée, des jeunes très révoltés qui ont brûlé les bureaux de la police au quartier Majengo. Et dans ce quartier, il y a eu beaucoup d’échanges entre la police et la population. Et c’est comme ça que quand il y a eu beaucoup de manifestations, beaucoup de pression, les policiers ont commencé à tirer des balles réelles, donc les forces de l’ordre. Et c’est comme ça qu’il y a eu quatre civils qui ont été tués, ce qui a accentué la pression de la population qui est parvenue à jeter des pierres sur les policiers. Et parmi les policiers, il y a un policier qui a été tué », raconte Ghislain Muhiwa, militant du mouvement citoyen Lutte pour le changement, la Lucha, l'une des organisations à l'initiative de la journée ville-morte.
A Goma, le calme est cependant revenu après les violences qui ont eu lieu en ce début de semaine.