Il est difficile de dire ce qui s'est passé exactement ce matin dans la ville de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu en RDC, car les versions divergent. Selon les organisateurs de la journée ville-morte, l'appel a été entendu. Commerces, écoles et marchés étaient fermés ce matin et, dans certains quartiers, des jeunes avaient érigé des barricades avant de se mettre à manifester dans les rues.
La police serait alors intervenue en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles pour tenter de disperser les manifestants. Ceux-ci ont réagi en incendiant le bureau de police du quartier populaire de Majengo, dans le nord de la ville.
L'un des organisateurs de la journée ville-morte, Ghislain Muhiwa, de la Lucha, assure que c'est à ce moment-là que quatre civils ont été tués par des balles de la police. Fous de rage, les jeunes se seraient alors jetés sur les policiers à coup de pierre. Bilan : un policier tué et deux autres grièvement blessés.
Calme précaire
Le maire de Goma donne une tout autre version des faits. Dieudonné Malere Mamicho dénonce un mouvement qu'il qualifie d'insurrectionnel. Des jeunes armés de machettes, de couteaux et de pierres auraient attaqué les forces de l'ordre ce matin vers 8 h, heure locale. Il y a eu des morts et des blessés dit le maire qui est en train de faire le tour de sa ville. Il promet de donner un bilan de ces violences plus tard dans l'après-midi.
Pour le moment, un calme précaire règne dans cette ville de l'extrême est de la RDC, mais le bilan de ces violences pourrait être encore plus lourd selon des sources concordantes sur place.