RDC: la Monusco annonce la fermeture de cinq de ses bases au Nord-Kivu

En République démocratique du Congo, la Monusco ferme cinq de ses bases au Nord-Kivu. Dans une province où les groupes armés pullulent encore, la Mission des Nations unies au Congo retire l'essentiel de ses déploiements permanents dans les territoires du Masisi et du Walikale. Mais aussi au Sud-Lubero, avec la fermeture de la base de Luofu. Une conséquence de la demande de réduction de troupes exigée par le gouvernement congolais et New York. Et ce n'est sans doute qu'un début.

On parle de plus de plus de réductions du budget des opérations de maintien de la paix et de ses risques pour une mission déployée au Congo. Mais sur demande de Kinshasa, le conseil de sécurité de l’ONU avait demandé à la Monusco de réduire ses effectifs de 2 500 hommes. C’était un plafond. Dans le Nord-Kivu, cela se traduit par la disparition de l’équivalent d'un bataillon entier, 750 casques bleus et de cinq bases permanentes fermées.

Il n'y a donc plus de présence permanente de la mission dans le territoire de Walikale, où il y a encore beaucoup de groupes armés. Un nouveau vient d'ailleurs de se créer suite au conflit entre les mineurs traditionnels et la société Alphamine.

Dans le Masisi également, deux bases ont été fermées, la présence onusienne permanente va se réduire à la portion congrue. Dans ce territoire, il y a aussi des groupes armés très actifs, mais surtout en ce moment des affrontements communautaires entre communautés hutu et hundé.

Egalement, la fermeture de la base emblématique de Luofu, dans le sud Lubero secoué par des massacres sans précédent en 2016, comme ceux de  Miriki ou de Luhanga pour ne citer qu’eux, qui se trouvaient juste à côté.

Du côté de la mission, on assure que ce retrait n'est pas un renoncement et que cela va permettre de déployer plus d'unités mobiles, y compris sur des positions assez similaires que les bases aujourd'hui fermées.

Neuf bases avaient déjà été fermées en 2016. Cinq de plus en 2017. Il en reste 11 pour tout le Nord-Kivu et ce chiffre pourrait encore se réduire au vu des coupes budgétaires annoncées. « On va faire ce qu'on peut avec ce qu'on a, plaignez-vous à M. Trump », lance un responsable onusien qui de toute façon estime que la seule manière de mettre fin à l'insécurité au Nord-Kivu, c'est d'attaquer les groupes les plus en vue, mais aussi de dénoncer les tireurs de ficelle quelle que soit leur position.

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