Jean Christophe Owono Nguéma a passé toute sa journée dans son luxueux bureau du palais du Sénat. Sur sa table, une copie de la Constitution ouverte à l'article 38 qui dispose qu' « aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions ».
De son côté, le procureur de la République, Steeve Ndong Essame Ndong a expliqué dans une conférence de presse que le sénateur fait une lecture erronée de la loi. « Sauf en cas de flagrant délit », poursuit le même article 38.
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Selon le procureur, le sénateur a été convoqué parce qu'il fait l'objet d'une enquête de flagrance pour avoir appelé le peuple au soulèvement. « En cas de flagrant délit, l'immunité parlementaire ne s'applique plus. Les officiers de police judiciaire peuvent convoquer ou interpeller le parlementaire », a encore expliqué le procureur.
« Le règlement intérieur et la loi organique du Sénat accordent une protection supplémentaire aux sénateurs. Je n'accepterai jamais la violation de ces lois. Qu'ils viennent me soulever », a conclu le sénateur. La bataille des textes ne fait que commencer.