Kenya: obsession sécuritaire avant la présidentielle du 26 octobre

Au Kenya, la sécurité sera, une fois de plus, un enjeu majeur de la présidentielle, toujours prévue pour le 26 octobre. On ne connaît pas encore le nombre de policiers qui seront déployés, mais en août, ils étaient plus de 100 000. C’était la plus importante opération sécuritaire de l'histoire du Kenya. Alors que l’opposant Raila Odinga appelle toujours au boycott du scrutin et à de grandes manifestations le jour du vote, le comportement des forces de police sera déterminant pour la suite des évènements.

Uhuru Kenyatta a prévenu. Tous ceux qui tenteront de perturber le scrutin seront fermement punis. La police a déjà pris ses dispositions. De nouvelles zones à risques ont été déterminées et de nouvelles consignes données comme celle de protéger les agents de la Commission électorale et les votants, contre ceux qui tenteraient de s'opposer au vote.

De nouvelles têtes sont également au commandement de la police des comtés, comme à Kisumu, dans l'ouest du pays. C'est dans cette région que des agents de la Commission électorale ont été attaqués, à plusieurs reprises, par des groupes de jeunes en colère. C’est là aussi que trois personnes ont perdu la vie, ces dix derniers jours, en marge d'affrontements entre les partisans de l'opposition et la police.

Dans le pays, la polémique autour des violences policières prend de l'ampleur. Selon un rapport d' Amnesty International et de Human Rights Watch, au moins trente-trois personnes auraient perdu la vie lors de violences post-électorales, en août dernier. Ces chiffres sont rejetés en bloc par la police kenyane.

En tout cas, le risque de violences est « bien plus important que pour l'élection précédente », estime Murithi Muthiga. Ce chercheur à l'International Crisis Group ajoute que tout dépendra du comportement des forces de police.

« Si la répression est brutale, elle pourrait entacher encore plus la crédibilité du scrutin et l'image d'Uhuru Kenyatta », dit-il.

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