C'est une nouvelle attaque contre des populations civiles qui s'est produite mercredi matin 18 octobre à la frontière de la Basse-Kotto et du Mbomou. Dans ce sud-est centrafricain en proie aux violences depuis le mois de mai, les exactions contre les civils deviennent hebdomadaires.
A l'heure de la première prière, des membres d'autodéfense, les mêmes qui contrôlent Bangassou depuis cinq mois, ont attaqué un site dans la ville de Pombolo où vivent des peuls.
Ces groupes d’autodéfense revendiquent l'attaque en justifiant le fait que l'UPC, le groupe armé qui contrôle la région et qui est à dominante peuhle, empêche la libre circulation des personnes.
La Minusca a rapidement dépêché un hélicoptère de reconnaissance dès mercredi et une équipe du contingent gabonais stationné à Bangassou a commencé des investigations et est toujours en ville.
Le bilan humain est pour le moment provisoire et devrait s'alourdir dans les prochaines heures. Onze blessés dans un état critique n'ont toujours pas pu être évacués, selon des sources onusiennes. Le bilan, d'une trentaine de victimes, bien que lourd est loin ce celui annoncé à l'origine par l'UPC, qui parlait de 150 victimes.
A quelques jours de l'arrivée d'Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, en Centrafrique, les violences continuent toujours malgré les nombreux appels au calme lancés par la présidence et la communauté internationale.
■ Des ONG tirent la sonnette d’alarme
Chaque jour ou presque, des affrontements entre milices ou des massacres commis par des groupes armés sont signalés en Centrafrique. Le pays est en train de renouer avec les heures les plus sombres de son histoire récente. La situation sécuritaire s'aggrave et avec elle la situation humanitaire. Plus d'un million de déplacés et de réfugiés. La moitié de la population du pays qui a besoin d'une assistance humanitaire pour survivre. Et des humanitaires dont le travail est de plus en plus compliqué, notamment parce qu’ils sont depuis quelques mois devenus des cibles pour les groupes armés. C'est dans ce contexte que le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est attendu à Bangui la semaine prochaine, et que le mandat de la Minusca, l'opération onusienne de maintien de la paix en RCA doit être renouvelé mi-novembre.
Cinq ONG (ACF, Acted, Solidarités international, Médecins du monde et Première urgence) s'alarment de cette aggravation de la crise et adressent un message à Antonio Guterres.