A New York, on assure que cette visite d'Adama Dieng a été prévue bien avant les propos, en août, du chargé des affaires humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, sur des « signes avant-coureurs de génocide ».
Des propos qui avaient suscité le débat. La Centrafrique est-elle oui ou non en situation pré-génocidaire ? Il y a quelques jours à Genève, le président Touadéra avait estimé, lui, que le mot « génocide » n'était pas justifié.
L'utilisation du terme « génocide » - qu’elle soit justifiée ou non - a déjà été faite pour qualifier la situation centrafricaine. Des responsables français, américains, et même Adama Dieng, lui-même, en ont évoqué les risques en 2013 avant l'opération Sangaris, ou en 2014, avant la création de la Minusca. Adama Dieng est déjà venu en RCA il y a un an et demi.
Dégradation
Depuis, alors que la crise centrafricaine sort des radars médiatiques internationaux, la situation humanitaire et le niveau des violences se sont considérablement aggravés pour quasiment atteindre la situation de 2014, selon de nombreux acteurs.
« Le mot prévention est le mot important dans l'intitulé de son mandat », explique-t-on dans l'entourage d'Adama Dieng.
Alors que les violences ont embrasé le centre et l'est du pays depuis un an, que des massacres ont été commis dans plusieurs villes, comme Bangassou, le conseiller spécial a un programme chargé. Il doit rencontrer le plus d'acteurs possible : gouvernement, chef de l'Etat, représentants de groupes armés, humanitaires, société civile ou leaders d'opinion. Un déplacement à Bria, théâtre de violences récurrentes est prévu également.