C'est avec ferveur que les combattants montent dans le bus qui les amène à l'annexe de la Minusca. Sur le trajet, ils entonnent des chants victorieux, armes vides à la main.
A leur arrivée, ils remettent leur arme qui est immédiatement sécurisée par une société privée. L'arme est ensuite étiquetée, référencée, mise à l'abri dans un conteneur pendant que l'ex-combattant se fait enregistrer avant de suivre des ateliers de sensibilisation en vue de sa réintégration ; le « R » du DDR.
Yvon, lui, a décidé d'intégrer l'armée centrafricaine, elle-même en cours de formation. Pour l'ancien rebelle, maintenant la priorité n'est plus dans le conflit mais dans la réconciliation. Même avec les anti-Balaka : « Nous sommes des Centrafricains. C'est notre pays. Donc on va être ensemble pour défendre notre pays. Il n'y a pas de problème. »
Mais comment s'assurer que ces ex-combattants ne retourneront pas aux armes ? Pour Hervé Hesse, responsable du renforcement de capacité du DDR à la Minusca, c'est par la responsabilisation que se trouve la clef du succès. « L'espoir c'est qu'ils développent une capacité à se subvenir eux-mêmes sans utiliser les armes comme ils le faisaient jusqu'à présent, explique-t-il. C'est tout le principe. Il n'y a pas de garantie à 100%. Ça va de pair avec l'aide au développement et d'autres efforts que je qualifierais de civils. »
Si ce premier test fonctionne, ce seront 7 000 belligérants qui profiteront de ces formations. Avec à la clef l'espoir d'une réduction de la violence dans l'ensemble du pays.