La SADC va intervenir militairement au Lesotho

La double troïka de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), s'est regroupée vendredi à Pretoria. Au menu de ce mini-sommet extraordinaire, la situation au Lesotho. L’instabilité politique s’est de nouveau emparée du royaume après l’assassinat du chef de l’armée il y a dix jours. La SADC a pris la décision d’intervenir militairement dans le pays.

Après le rapport de sa mission ministérielle, la SADC a approuvé le déploiement de troupes au Lesotho. La taille du contingent n’est pas encore connue. Une première force sera d’abord envoyée à Maseru pour évaluer les besoins sur place.

Le Premier ministre du Lesotho Thomas Thabane demande depuis dix jours l’intervention des pays de la région pour rétablir la situation. Car dans ce royaume de 2 millions d’habitants, l’armée a un poids démesuré. De multiples coups d’Etat ont façonné l’histoire du Lesotho, la dernière tentative en date a eu lieu en 2014.

La décision d’envoyer des troupes sur place n’est pas une première, la SADC l’avait déjà fait en 1998, là aussi pour étouffer une tentative de coup d’Etat.
Vendredi à Pretoria, Jacob Zuma a demandé des réformes en profondeur au gouvernement basotho, car selon lui « la SADC ne pourra pas être au Lesotho indéfiniment. »

Le principal enjeu pour le Royaume est en effet de défaire les liens étroits noués entre l’armée et les politiciens depuis des années. Le roi, qui se prononce rarement en public, a d’ailleurs demandé aux différents partis « de cesser d'approcher les soldats pour accomplir leurs sales besognes politiques ».

« Nous sommes la risée des nations » a-t-il ajouté. Au Lesotho, c'est le deuxième assassinat d'un général en deux ans.

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