Le lieutenant-général Khoantle Motsomotso se trouvait dans son bureau le 5 septembre au matin lorsque deux officiers supérieurs ont tenté de forcer le passage. Une fusillade avec les gardes du chef des armées du Lesotho s’en est suivie. Les deux assaillants auraient été tués en même temps que le lieutenant-général.
Il s'agi du colonel Tefo Hashatsi et du général Bulane Sechele. Tous deux avaient déjà été mis en cause dans l'assassinat de l'ancien patron de l'armée Maparankoe Mahao en juin 2015. Un troisième complice serait parvenu à prendre la fuite, selon les déclarations d'un responsable militaire.
Le président sud-africain Jacob Zuma s’est dit révolté par la mort du lieutenant général, et a mis en garde contre « un schéma récurrent au Lesotho », qui a connu plusieurs coups d’État ou tentatives de coups d’État.
Cet incident survient trois mois après les élections législatives qui ont porté au pouvoir le Premier ministre Thomas Thabane. Ce dernier tout de suite réagi et évoqué un « sérieux revers dans les efforts importants destinés à restaurer la paix et la sécurité au Lesotho ».
La transition politique que représente son arrivée au pouvoir a sans doute attisé les guerres de factions au sein de l’armée du Lesotho.
Réduire le pouvoir de l'armée
Avant son élection, Thomas Thabane avait promis de réformer en profondeur les forces militaires Basotho, pour tenter de réduire leur pouvoir, en conformité avec les recommandations de la SADC.
Le lieutenant général Khoantle Motsomotso ne s’était pas opposé à cette idée, ce qui aurait fait monter la tension avec certains de ses hommes.
Ce n’est pas la première fois qu’un chef des armées est abattu au Lesotho. En 2015, le lieutenant général Mahao avait été tué dans l’opération qui devait conduire à son arrestation. L’ordre de cette intervention avait justement été donné par Khoantle Motsomosto.
Ce 6 septembre, la SADC a annoncé le déploiement, au Lesotho d'une délégation composée de ministres et d'experts en sécurité. Ils arriveront le 7 septembre et resteront jusqu'au 10 septembre pour évaluer la situation sécuritaire dans le pays.