Combien seriez-vous prêt à mettre pour un kapok de riz ? Que pensez-vous de l'éducation en langue française au primaire ? Voilà le type de questions que l'émission pose aux Malgaches ; des « questions résolument tournées vers la vie quotidienne des gens », explique Franco Clerc, le réalisateur de « Mad'Maso ». « Le concept c'est de faire participer la génération 3.0, c'est-à-dire les jeunes d'aujourd'hui qui passent leur vie sur internet et sur Facebook pour collecter de l'information. Donc on pose des questions de société chaque semaine et on leur demande d'y répondre soit par des petits reportages vidéo, soit par des commentaires, soit par des photos. »
En fonction des thèmes des émissions, l'équipe a reçu jusqu'à 250 vidéos, et plus de 300 commentaires à chaque fois. Des informations qui sont triées, puis compilées par l'un des quatre community managers, comme Mahefa. « Je sélectionne en fonction de la qualité des images, explique-t-il, de la qualité sonore. Et si les personnes répondent exactement aux questions qu'on leur pose. »
A la fin de chaque émission, une analyse des réponses, région par région, est réalisée. « Aujourd'hui à Madagascar, beaucoup de gens ont peur de s'exprimer sur des sujets de société parce qu'il y a pas mal de dispositifs mis en place pour limiter la liberté d'expression, raconte Franco Clerc. Donc nous on leur offre une plateforme qui se base justement sur internet, qui est assez libre, pour leur permettre de s'exprimer sur ces sujets de société. »
Bien sûr, les sujets polémiques sont évités. Aucune question politique ni religieuse n'est posée par l'équipe. Mais à voir l'augmentation des réactions à chaque émission corrélée à l'accroissement mensuel du nombre de comptes Facebook créés par les Malgaches, nul doute que « Mad'Maso » a tout d'une petite émission qui pourrait faire bouger en grand les lignes du pays.