Selon un communiqué de la direction de l'administration pénitentiaire, les détenus se sont évadés « après avoir enlevé une partie de la toiture de leur cellule ».
Une source pénitentiaire, sous couvert d'anonymat, assure quant à elle que les détenus ont profité de la sortie des corvéables en charge de l'entretien de la prison.Ils auraient d'ailleurs pris brièvement en otage un surveillant.
Officiellement, les autorités ne donnent pas le nombre de prisonniers concernés, mais selon cette source pénitentiaire souhaitant garder l'anonymat, ils ne seraient pas moins de 95 à s'être fait la belle, soit plus de la moitié de l'effectif de la prison de Katiola à s'être évadés. Certains ont déjà été appréhendés par les forces de l'ordre, précise toutefois la direction de l'administration pénitentiaire sans plus de précisions.
Des recherches sont en cours pour retrouver les prisonniers toujours en fuite et une enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités dans cette affaire. Brahima Koné, le procureur du tribunal de première instance de Bouaké, s'est rendu à Katiola ce dimanche.
« Comment 95 personnes ont-elles pu s'échapper, par le toit, sans que cela ne fasse de bruit ? », s'étonne Coulibaly Ouamien, le maire adjoint de Katiola. Ce dernier assure que l'effectif des surveillants était pourtant suffisant.
Notre source pénitentiaire blâme les lacunes dans la formation de ces agents.
Effectif ou formation, reste que certains observateurs avisés s'interrogent sur d'éventuelles complicités dont auraient pu bénéficier au sein même de la prison les évadés.
Ces derniers temps les évasions de prisonniers semblent se multiplier dans le pays. Le 6 août, à la veille de la fête de l'Indépendance, cinq prisonniers s'étaient évadés de la prison de Gagnoa, également située dans le centre du pays. Quatre gardiens de prison avaient été arrêtés, soupçonnés de complicité. Deux jours plus tard, c'est cette fois à Abidjan que 20 personnes se sont évadées du palais de justice, situé en plein centre-ville. Plusieurs agents d'encadrement des établissements pénitentiaires avaient été arrêtés dans la foulée.
Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, a indiqué à RFI que des enquêtes avaient été ouvertes et que « des sanctions » à l'encontre de certains responsables de la prison de Katiola avaient été décidées.