Il est 10h30, mercredi, quand retentit une forte détonation dans la commune rurale d'Ambohimanambola, à une quinzaine de kilomètres de la capitale. Aussitôt, une épaisse fumée noire se dégage de la centrale thermique sise aux abords du village.
Les pompiers d'Antananarivo sont appelés en urgence : une cuve de fioul lourd d'une contenance de 750 mètres cubes aurait explosé. Un incendie s'est déclenché. Plusieurs autres cuves pleines menacent elles aussi de prendre feu.
Bien que situés en dehors de leur zone d'intervention, 56 pompiers, huit camions et une ambulance sont dépêchés sur place. Les pompiers de l'aéroport international sont également appelés en renfort. L'incendie sera éteint à 13h30.
Toutefois, deux morts sont à déplorer. D'après la gendarmerie, l'un des corps aurait été retrouvé sur le toit de la centrale, sans doute projeté par le souffle de l'explosion. Les deux victimes seraient des employés d'une société prestataire de la centrale. Quatre blessés, dont deux graves, ont été évacués à la polyclinique d'Ilafy.
Plusieurs pistes envisagées
Parmi les causes possibles du drame, plusieurs pistes peuvent être envisagées. D'après les pompiers, du matériel de soudure et une meuleuse ont été retrouvés près des cuves. Par ailleurs, d'après les gendarmes, le toit de la cuve, en explosant, a pu toucher la ligne à haute tension située à 5 mètres au-dessus des réservoirs de fuel.
Dans l'après-midi, le ministre de la Sécurité publique et les responsables de la Jirama, la compagnie nationale d'électricité, se sont rendus sur place pour constater les dégâts.
Une équipe mixte d'enquêteurs est en charge du dossier pour déterminer l'origine de l'accident.
Cette centrale thermique, exploitée par la société turque Aksaf Power, produisait 50 mégawatts d'électricité pour le compte de la Jirama et devait être une solution pour réduire le délestage dans la capitale. La production d'énergie avait commencé début juillet. La centrale devait être inaugurée mi-septembre.