Le président nigérian a été élu en 2015 sur un programme anticorruption. Mais depuis deux ans, les personnes arrêtées pour fraude ou blanchiment d’argent ont rarement été condamnées. Selon le secrétaire général du mouvement social Joint Action Front, Abiodun Aremu, rien n'a changé.
Pour lui, l'annonce de cette confiscation est peu crédible. Il rappelle notamment que « la décision du tribunal sur la saisie de cette propriété n’est peut-être pas définitive, car elle relève d’une cour de première instance qui a ses propres intentions ». Surtout, « même quand la justice juge en dernier ressort dans ce genre d’affaire, on n’arrive pas à y croire ».
Diezani Alison-Madueke est actuellement en liberté sous caution à Londres pour des soupçons de corruption. Elle a déjà été mise en cause à plusieurs reprises dans des affaires de corruption. Au Nigeria, où elle aurait détourné 665 millions de dollars, mais aussi en Italie et aux Etats-Unis. Abiodun Aremu estime que le gouvernement ne fait rien pour empêcher les malversations et que, tant qu'il « promouvra des politiques économiques qui privilégient les intérêts privés, il encouragera la corruption ».
A ses yeux, le problème est généralisé : « au sein du pouvoir judiciaire, de l’Assemblée et du Parlement, tout le monde a le même comportement de corrompu. Donc il y aura beau avoir des purges, des interventions de la Cour suprême, ce sera exactement la même chose sous le prochain régime, car le gouvernement lui-même est enfoncé dans la corruption. »