Jose Luis Navazo journaliste au Maroc depuis 17 ans a été interpellé mardi à Tétouan alors qu’il couvrait les manifestations du Rif, puis conduit à la frontière espagnole avec son collègue Fernando Moreno.
« Trois policiers sont venus et nous ont demandé très cordialement de les accompagner au commissariat avant de nous amener à la frontière, raconte Fernando Moreno. Ils nous ont expulsés sans explication, sans signer un papier, alors qu’on s’était présentés comme journalistes dès notre arrivée. Pour Jose Luis c’est encore plus grave, il vit ici depuis 17 ans. Ils l’ont séparé de sa femme et de ses enfants, il ne peut plus les voir. »
Le ministre de la Communication Mohamed Lâaraj affirme que les journalistes « se sont présentés comme touristes et ont voulu tourner des images sans autorisation ». Faux, répondent les deux hommes. Reporters sans frontières dénonce une « escalade » dans les violations de la liberté de la presse au Maroc. « Les autorités marocaines n’hésitent pas à expulser les journalistes étrangers, prétextant souvent l’absence d’autorisation de tournage, sauf que les critères pour obtenir ces autorisations de tournage ne sont pas clairs, explique Yasmine Kacha, directrice Afrique du Nord de l’ONG. Nous avons constaté à RSF les arrestations de sept journalistes citoyens auxquelles s’ajoute l’arrestation de Hamid el-Mahdaoui. » Hamid el-Mahdaoui, directeur du site Badil.info connu pour ses positions critiques envers le pouvoir, a lui été arrêté lors de la manifestation interdite du 20 juillet dernier.
Condamné à trois mois fermes, il a entamé à la suite d’un de ses confrères une grève de la faim. RSF demande sa libération.