L'usage abusif de la force se traduit de manière assez flagrante dans les cas documentés par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme. Sur les six premiers mois de l'année, dans les provinces du Kasaï, Kasaï Central et Kasaï Oriental, au moins 37 personnes, dont trois femmes, ont été tuées par des miliciens Kamuina Nsapu.
Sur la même période, l'armée - elle - a exécuté au moins 428 personnes dont 17 femmes et 140 enfants. Soit un rapport d'un pour 12. Un chiffre probablement sous-évalué, selon l'ONU, qui attribue pour la première fois la plupart des 42 premières fosses communes qu'elle a documentée à des éléments de l'armée congolaise. Des fosses communes qui auraient été creusées à la suite « d'affrontements avec de présumés miliciens ». Ce rapport couvre la période de janvier à juin. Depuis, l'ONU en a documenté le double, au moins 80.
Autre sujet de préoccupations dans la seule province du Kasaï cette fois. Depuis avril, une milice appelée Bana Mura, proche de la communauté Tshokwe, serait également responsable d'un grand nombre d'exécutions sommaires de civils Lulua accusés d'être affilié aux groupes Kamuina Nsapu. Pas de chiffres dans ce rapport, mais le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme dit avoir reçu des allégations sérieuses parlant d'un soutien de l'armée congolaise à cette violente milice Bana Mura.
Malgré quelques avancées récentes, note ce rapport, l'ONU dit regretter « le peu d'efforts engagés pour assurer des enquêtes crédibles et indépendantes » sur toutes ces violences. Ce rapport note également une série de hausses préoccupantes : hausse des cas de violences sexuelles (210), du nombre de décès en prison (100), des évasions (plus de 5500). L'ONU note également un nombre élevé de violations des droits de l'homme à caractère politique. Plus de 170 prisonniers politiques et d'opinion seraient toujours détenus.