Convoqué à 10 heures au service des affaires criminelles de la gendarmerie nationale, le journaliste Fetra Rakotondrasoa n'est ressorti qu'à 14 heures. Une longue audition qui s'est poursuivie par une perquisition à son domicile.
Objectif des forces de l'ordre : mettre la main sur la tenue militaire qui a servi lors de la première émission. « Paraît-il que c’est lui [Fetra Rakotondrasoa, ndlr] qui a fourni l’uniforme en question, explique l’avocat du journaliste Maromanana Aliarevelo. Ça fait partie des accessoires quand on fait des films, quand on fait des émissions. Je n’arrive pas à expliquer pourquoi ils font ça. Là, on va vraiment dans une dérive autoritaire. »
Repartis bredouilles, les gendarmes ont laissé le journaliste libre. « Ce qui s’est passé aujourd’hui, ça remet en cause la valeur de la démocratie à Madagascar, affirme Didi Ratsimbazafy, le vice-président de l'Ordre des journalistes de Madagascar qui était aux côtés du Fetra Rakotondrasoa lors de la perquisition. Une opération de ce genre, c’est la deuxième fois en un mois. Et cela s’inscrit dans des enquêtes criminelles. Donc là, je pense que, actuellement, on devrait se remettre en cause. Est-ce qu’on est en train de confondre le journaliste et le criminel ? »
La gendarmerie maintient que le problème n'est pas la parodie en elle-même, mais le port illégal d'une tenue militaire. « Actes d'intimidation et d'acharnement », a rétorqué le Mouvement pour la liberté d'expression dans un communiqué publié mardi 18 juillet au soir.