L'audience s'est déroulée à huis clos, dans une atmosphère très tendue. Selon des témoins, tôt lundi matin, les alentours du tribunal ont été bouclés par des agents de police. « Personne ne pouvait assister à l'audience », indique un militant de la Convention tchadienne pour la paix et le développement (CTPD), le parti de Laoukein Médard.
L'audience en tant que telle a duré près de trois heures. Le juge a décidé d'ouvrir une information judiciaire pour « détournement de biens », « usage illicite de biens » et « complicité ».
La justice veut notamment enquêter sur la gestion de la mairie de Moundou de 2012 au début de l'année 2017. A ce titre, le directeur financier et le délégué du 1er arrondissement de Moundou ont également été mis en examen ce lundi. « Il n'a pas été question d'un montant bien précis concernant la valeur des biens prétendument détournés », indique l'avocat de l'ex-candidat à la présidentielle d'avril 2016.
« C'est la loi sur la corruption qui est appliquée une fois de plus », commente une autre source proche du dossier. L'entourage de Laoukein Médard dénonce des « pressions politiques » visant à briser sa carrière politique. « Il n'y a aucune preuve contre lui, ce dossier est vide », estime un militant de son parti. « Tout est fait pour le mettre hors-jeu politiquement », regrette-t-il.
Laoukein Médard a été placé sous mandat de dépôt. Cette situation inquiète son entourage. « Son état de santé n'est pas compatible avec les conditions de vie en prison », alerte Gisèle Keiro, l'épouse de l'ancien candidat à la présidentielle.
Signe de l'atmosphère tendue autour de ce dossier, ce lundi, l'avocat de Laoukein Médard affirme avoir été menacé par des policiers alors qu'il plaidait au tribunal de Moundou.
→(Re)lire : Tchad: arrestation de l'opposant Laoukein Médard à son domicile