En début d'après-midi jeudi, des policiers se rendent au domicile de l'opposant pour l'arrêter. Une première fois sans convocation, puis à 16h avec le document de la police. Ils embarquent Laoukein Médard brutalement. Ses partisans rassemblés autour de lui s'opposent à son arrestation, les forces de l'ordre tirent en l'air.
Sa femme, Gisèle Keïro, s'étonne de la violence de l'interpellation et de l'absence de mandat d'arrêt. « Il y a trois véhicules qui ont débarqué ici à la maison pour l’enlever. Ils ont cassé la porte et perquisitionné la maison. Ils sont entrés jusque dans la chambre et ils ont tiré des lacrymogènes jusqu’ici avant de l’enlever ! »
Pour l'avocat de l'opposant, maître Boniface Mouandilmadji, la police n'aurait pas dû forcer son client à se rendre au commissariat alors qu'à 16h, les bureaux sont déjà fermés. Il s'étonne de cette méthode musclée.
« La convocation a été présentée après l’heure ouvrable, après 15h30. Est-ce qu’il y a urgence ? Est-ce qu’il y a flagrance ? Est-ce qu’il va s’évader, s’enfuir ? C’est quand même une responsable de parti politique. »
L'avocat dénonce aussi ne pas avoir eu accès à son client. Les autorités tchadiennes, elles, n'ont pas donné de motif de son arrestation. Le président du parti d'opposition Convention tchadienne pour la paix et le développement, qui avait été élu maire de Moundou a été destitué fin juin pour « malversations financières » par le conseil municipal de la ville, capitale économique du pays.
Le gouvernement tchadien n’a pas réagi pour le moment.