La principale incertitude est celle du vote des populations déplacées, estimées à 81 000 personnes, selon les chiffres officiels. Soit près d'un tiers de la population totale du département. Or à ce jour, aucun dispositif ou presque n'a été prévu pour eux.
« Il s'agit d'élections locales », explique Antoine Evoundou, le directeur des Affaires électorales. Impossible donc de transférer des électeurs d'une circonscription à une autre « sans fausser le corps électoral ».
Résultat : seuls les électeurs qui se sont déplacés au sein même de leur circonscription pourront voter, à condition de trouver leur bureau de vote. Antoine Evoundou explique que l'emplacement de certains de ces bureaux a été revu pour les rapprocher des centres-villes par exemple, où se sont regroupés les déplacés qui ont massivement déserté les villages.
Autre incertitude, mais sécuritaire celle-ci. Ces deux dernières semaines, la situation semble s'être apaisée, mais elle reste très volatile, selon Guy-Brice Parfait Kolélas. Candidat dans la sous-préfecture de Kinkala, il se plaint que certains de ses suppléants n'ont pas pu s'éloigner des centres-villes pour aller rencontrer la population, leurs véhicules ayant été bloqués, selon lui, par les forces armées.
Tandis qu'avant hier encore, raconte le député, à Ngaba-Loumou, des populations auraient été chassées par des hommes en armes. Le ministre de la Communication, lui, dit n'avoir pas été informé d'incidents majeurs qui auraient perturbé cette campagne.