Arrêtés entre le mois de mars et le mois de mai 2013, Jean-Claude Mbango, Samba Mountou Loukossi et Ismaël Mabarry ont été détenus à la Direction générale de la sûreté territoriale pendant deux mois, sans que leurs avocats ne puissent les rencontrer. Puis ils ont été transférés à la maison d’arrêt de Brazzaville.
Pour les experts de l'ONU, ces « trois personnes n’ont pas été présentées à un juge dans un délai raisonnable, ni pour la confirmation des charges, et encore moins pour la tenue de leur procès ». Ainsi Jean-Claude Mbango a été présenté à un juge « plus de deux ans après son arrestation ». « Ces violations rendent leur détention arbitraire » peut-on lire dans le document.
Le Groupe de travail se dit également « gravement préoccupé » par le fait que les trois hommes aient fait l’objet « de mauvais traitements y compris des actes pouvant s’apparenter à de la torture ».
Il note aussi que le gouvernement congolais n'a pas coopéré. « L'absence de réponse du gouvernement ne nous empêche pas de travailler », explique Roland Adjovi, un des cinq experts onusiens qui rappelle que « le Congo est membre de l'ONU, qu'il est partie des instruments internationaux que le groupe de travail appliquent et qu'en ce sens, il est tenu de mettre en œuvre ses décisions ».
■ En Mauritanie, le groupe de travail se penche sur le cas d’un blogueur
Autre avis donné par le groupe de travail, celui qui concerne le cas de Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir. Ce blogueur mauritanien a été condamné à mort pour apostasie suite à un article jugé blasphématoire. Son cas va être réexaminé par la justice puisque la Cour suprême a décidé en janvier dernier de renvoyer son dossier devant une autre cour d'appel. La date de ce nouveau procès n'a pas été précisée. Il est en prison depuis trois ans. Aujourd'hui, sa détention est donc qualifiée d’arbitraire par l'ONU.