Il y a quelques jours déjà le porte-parole de l'armée nationale libyenne (ANL), dirigée par Khalifa Haftar, révélait être en possession « de formations d’armées secrètes dans l'ouest du pays, formées des fils même de cette région », selon Ahmed al-Mismari. Une déclaration qui rappelle le scénario de la prise du sud de la Libye. En avril dernier, plusieurs forces et brigades de l'ancienne armée se sont alliées alors à Khalifa Haftar, lui permettant de contrôler cette région.
Aujourd'hui, il demande aux forces de Misrata qui ont combattu l'organisation Etat islamique à Syrte de se joindre à lui. Depuis la crise du Qatar, le rapport de forces penche en sa faveur alors que l'Islam politique en Libye, une constellation qui va des Frères musulmans jusqu'à l'EI, se trouve en position de faiblesse.
Rebattre les cartes
L'encerclement du Qatar renforce, aussi, les alliés extérieurs qui soutiennent Haftar : les Emirats arabes unis, l'Egypte et le Tchad. Ce recul net du rôle du Qatar en Libye et le « contrôle total » annoncé de Benghazi par l'ANL, en plus du sud et du croissant pétrolier, obligent les belligérants à rebattre les cartes.
De plus, ces derniers développements coïncident avec l'arrivée en Libye d'un nouvel émissaire de l'ONU. L'annonce du nom de Ghassan Salamé a suscité une vague d'espoir pour la reprise du dialogue national.