A minuit, mercredi, les familles de Benghazi étaient toujours à célébrer la libération de leur ville. Pour un jeune de Benghazi, le 5 juillet 2017 restera une date clé dans l'histoire de la Libye, au même titre que le déclenchement de la révolution le 17 février 2011. Manifestations de joie aussi dans d'autres villes de l'est libyen, selon des photos et des vidéos diffusées sur la Toile. « Benghazi est libéré, Qatar est encerclée », cette phrase est devenue comme un slogan pour de nombreux internautes. Le Qatar, étant accusé de soutenir les extrémistes en Libye.
C'était une nouvelle attendue, depuis la fête du ramadan. Aux habitants de Bengazi, les forces de Khalifa Haftar, avaient promis une « victoire ». Moins de quatre heures auparavant, le maréchal Khalifa Haftar a annoncé que la deuxième ville du pays était nettoyée des groupes terroristes. Mercredi, le quartier Souk al-Hout, dans le centre-ville, est tombé aux mains de l'autoproclamée Armée nationale libyenne de Haftar. Un lieu hautement symbolique car c'est depuis une place de ce quartier que s'est déclenchée la révolution.
Les combats se sont intensifiés durant les dernières 48 heures pour maitriser cette partie du centre de la ville, restée aux mains des extrémistes depuis le printemps 2014. Les jihadistes avaient disséminé une quantité énorme de mines dans le secteur, une arme qui a fait le plus grand nombre des victimes dans les rangs de leurs opposants. Les hommes de Khalifa Haftar ont perdu près de 100 combattants, en 40 jours, dont 14 durant les dernières heures de la bataille.
Les forces de Haftar combattaient une coalition de terroristes partisans de l'organisation Etat islamique, d'al-Qaïda et de Ansar al-Charia, mais également des islamistes non jihadistes opposés à l'ancien général de Mouammar Kadhafi.
Une large partie de la ville est entièrement rasée après de si âpres combats à l'arme lourde. Des dizaines de milliers d'habitants ont fui la ville. Le retour à la normale de la capitale de la Cyrénaïque prendra des années à cause de la destruction des bâtiments et de la présence probable de nombreuses mines laissées par les jihadistes.