Avec notre correspondant à Port-Louis, Abdoollah Earally
L’argumentaire de Port-Louis a convaincu l’assemblée générale de l’ONU à New York. Sur les 174 Etats qui ont pris part au vote, 94 ont soutenu la demande de Maurice, contre 15 seulement pour la Grande-Bretagne et 65 abstentions.
L’ampleur du vote en faveur de Maurice a surpris le ministre mentor, le vétéran Sir Anerood Jugnauth en charge du dossier Chagos : « Je ne m’attendais pas à une telle victoire, pas de cette envergure. Je connais les faits, je ne vois pas comment la justice ne va pas statuer que les Anglais ont illégalement détaché une partie de notre territoire. La Cour internationale de justice nous donnera raison. »
Seul survivant des conférences londoniennes de 1965 en vue de l’indépendance de Maurice, Sir Anerood Jugnauth s’est posé à la tribune de l’ONU en témoin de l’histoire. Il a relaté comment l’archipel des Chagos faisait partie du territoire mauricien, comment les Britanniques vont le détacher à la veille de l’indépendance, et le vider de ses habitants pour faire place à la base américaine de Diego Garcia.
« La décolonisation de Maurice n’est pas complète »
Il a eu ensuite cette phrase embarrassante chez les uns, percutante chez les autres : « la décolonisation de Maurice n’est pas complète ». Un discours qui a suscité une forte adhésion, surtout de l’Afrique.
L’Afrique que Sir Anerood Jugnauth à remercié lors d’une déclaration à l’Assemblée nationale à Port-Louis vendredi : « Avec votre permission madame la présidente, je voudrais exprimer ma profonde appréciation envers nos frères et soeurs africains pour leur soutien sans faille à cette cause noble et juste ».
Maurice ne souhaite cependant pas le démantèlement de la base américaine. Il veut juste que Londres s’engage à lui rétrocéder les Chagos.