C'est une carte que Maurice n'aurait pas souhaité jouer. Elle prend le risque de fâcher durablement Londres et Washington. Mais plus fort est son sentiment que ces deux capitales n'ont cherché qu'à gagner du temps et étouffer sa revendication de souveraineté sur les Chagos. Dans un mémoire à l'ONU, Port-Louis accuse Londres d'avoir démembré illégalement son territoire.
Les Chagos faisaient en effet partie de Maurice avant la décolonisation. Quand Maurice accède à son indépendance en 1968, l'archipel est détaché par les Britanniques et loué aux Américains qui y installent la base de Diego Garcia. Londres avait pris soin de vider l'archipel de ses habitants, des Chagossiens déportés à Maurice et aux Seychelles, et qui depuis luttent pour leur retour.
C'est accompagné d'une délégation des exilés des Chagos que l'ex-Premier ministre mauricien s'est rendu à New York cette semaine. Sir Anerood Jugnauth tente de rallier un maximum de capitales à cette double cause territoriale et humaine. Maurice espère un vote favorable à l'ONU pour donner un retentissement historique de ses revendications.