Pourquoi l'ont-ils tué ? Rassemblés devant les bureaux du chef de la police à Nairobi, une cinquantaine d'avocats et de militants entonnent des chants en mémoire de Willie Kimani.
« Nous sommes ici aujourd'hui en mémoire de notre collègue, tué alors qu'il faisait son travail, confie Yunis Chege, avocate. Vous savez au Kenya, il y a des gens perdent la vie en luttant pour la justice. »
Quatre policiers ont été inculpés du meurtre et l'affaire est toujours en cours. Via leur mémorandum, les avocats demandent un engagement et des mesures claires pour mettre fin au fléau des exécutions extrajudiciaires.
« On parle beaucoup de cette affaire seulement parce que la victime était un avocat, mais la police exécute principalement des jeunes, au lieu de les amener devant la justice, témoigne John Kimeru, avocat à la haute cour de justice. C'est donc un problème qui doit être porté jusqu’aux instances les plus hautes. »
Selon Amnesty International, plus de 400 personnes auraient été ainsi exécutées par la police ces trois dernières années. Abdullahi Halakhe, chercheur pour l'organisation, était présent : « Il y a deux cas de figure... D'abord les opérations anti-terroristes, principalement à Eastleigh et sur la côte kényane, et puis en ce qui concerne le crime, ce sont les bidonvilles de Nairobi qui sont les plus touchés... Un large pourcentage de ces victimes sont de jeunes hommes des quartiers pauvres. »
Le mémorandum a été remis en public à Georges Kinoti, le porte-parole de la police qui a promis une réponse rapide de la part de l'institution.