A la mi-journée, les équipes de la Croix-Rouge centrafricaines étaient encore en train de sillonner les rues désertes à la recherche de cadavres. Hier à l'aube, Bria a été attaquée par des combattants de groupes d'autodéfense locaux qui s'en seraient pris notamment au quartier commercial où se situe le marché central.
Les casques bleus ont repoussé l'attaque. Mais en représailles des combattants tchadiens ou centrafricains d'origine tchadienne du chef de guerre Ahmat Issa, tué il y a quelques jours, ont incendié des maisons réputées appartenir à des chrétiens.
C'est la version donnée par Azor Kalit, sous chef d'état-major du FPRC de Nourreddine Adam, qui affirme que ses hommes ne sont nullement impliqués dans ces violences. « Hier, le FPRC n'a pas bougé », assure-t-il à RFI, évoquant des « éléments errants, incontrôlés ». Il « appelle tout le monde au calme. On a assez de déplacés au PK3, on a assez de déplacés au niveau de l'hôpital universitaire, on assez de déplacés au niveau de la mosquée. »
Après les dernières violences du mois de mai, neuf habitants sur dix à Bria avaient fui leur maison pour s'entasser sur ces sites de déplacés. Les violences d'hier ont ajouté à cette catastrophe. Et Mahded l'une des ONG qui fournit chaque jour 100 000 litres d'eau aux déplacés sur les 180 000 nécessaires, a vu ses locaux incendiés et n'est plus en mesure de le faire aujourd'hui.