La délégation onusienne reconnaît que la Gambie montre des « signes encourageants ». Depuis le départ de Yahya Jammeh, quatre corps ont exhumés, dans deux lieux différents. Le groupe de travail a jusqu'à présent reçu 12 plaintes de la part de familles. Mais selon sa présidente Houria Es-Slami, ce nombre pourrait vite grossir.
« Nous savons que les plaintes que nous recevons ne sont jamais illustratives de la réalité de la pratique de la disparition forcée dans le pays, explique-t-elle. Nous avons reçu beaucoup de familles de victimes qui commencent juste à s'organiser en associations. Je prévois que le nombre va augmenter au fur et à mesure des investigations ».
Mais les moyens dont est dotée la police gambienne restent très limités. « Ils ont besoin d'autres formations, d'être assistés par d'autres experts de l'étranger. Mais ils ont aussi besoin d'équipements et de laboratoires pour les analyses ADN », détaille Houria Es-Slami.
Autre recommandation, selon l'expert Henrikas Mickevicius, il faudrait réécrire les lois pénales du pays. « La législation devrait être modifiée pour y inclure les crimes de disparitions forcées. Parce que pour l'instant cela n'existe pas dans la loi, affirme-t-il. Donc les personnes qui ont commis des disparitions forcées sont jugées pour meurtre, séquestration. Cela laisse un risque d'impunité ».
Le groupe de travail espère également que les familles de victimes soient davantage écoutées et impliquées, notamment dans la mise en place d'une possible commission vérité et réconciliation.