Les locaux du journal sont vides désormais, et les battants de la porte d'entrée sont scotchés pour empêcher toute ouverture. Un simple papier indique : « fermeture pour non-paiement d'impôts ». Comme la centaine d'employés du quotidien, la journaliste Mariatou Ngum se retrouve désœuvrée pendant deux semaines : « C'est une situation très préoccupante, car beaucoup d'entre nous avons réalisé toute notre carrière au Daily Observer, on ne connait pas d'autre endroit, hors de ce journal. Mais on espère vraiment que le journal va bientôt rouvrir ».
Un défaut de paiement qui a commencé il y a près de 15 ans. Pa Modou Mbowe, le directeur général du Daily Observer nommé par Yahya Jammeh en décembre dernier, ne comprend pas que le fisc ait attendu tout ce temps : « C'est un montant énorme, je pense que l'autorité gambienne n'aurait pas dû laisser ces arriérés grossir jusqu'à aujourd'hui. Ils auraient dû agir dès 2002, au moins la dette aurait été plus facile à payer ».
Selon Yankuba Darboe, le commissaire général de l'administration fiscale gambienne, il s'agit de la dernière étape après un long processus, qui n'a rien à voir avec le changement de gouvernement : « On les suit depuis longtemps, on a réalisé des entretiens avec eux, mais tous les arrangements ont échoué. Fermer une entreprise est la dernière option que l'on utilise. Le Daily Observer est une entreprise comme une autre, cela n'a rien à voir avec la politique ».
Le directeur du journal espère réunir les 30% de la somme demandée auprès d'investisseurs avant l'ultimatum posé par le fisc.