Difficile de savoir les motivations exactes derrière ces quatre jours de violences, car les renforts venus de Douenza et Mopti ne sont arrivés qu'hier dans cette zone difficile d'accès, à la frontière du Burkina Faso, où l'Etat est peu présent et où sévissent des groupes terroristes.
Selon les informations du député de Koro, Issa Togo, tout a commencé vendredi par l'assassinat d'un chasseur dogon. « Vendredi, un chasseur dogon revenait du marché de et a été assassiné par un peul. Les gens de ce village ont fait des représailles dans le village du peul. Puis les peuls ont à leur tour attaqué les dogons. Je ne saurai dire ce qui a suscité le premier assassinat. C'est compliqué. »
Les tensions entre dogons, essentiellement sédentaires, et peuls, à majorité nomade, sont récurrentes au moment de l'hivernage, souvent pour des questions foncières, liées aux champs et à la transhumance.
Mais depuis 2012, la présence de groupes terroristes a exacerbé la suspicion et la stigmatisation entre les communautés : certains dogons accusent les peuls de proximité voire d'appartenance aux groupes terroristes, tandis que certains peuls reprochent aux dogons d'aider l'armée malienne à les pourchasser indistinctement.
Les affrontements sont par ailleurs de plus en plus meurtriers, car les armes automatiques qui pullulent désormais dans la région ont remplacé les armes traditionnelles.