C'est d'abord l'attaque d'une boutique qui a déclenché des opérations de représailles dans plusieurs localités des environs de Ké-Macina. Cases incendiées, bétail tué... Le bilan officiel fait état de 13 morts, « pas plus », précise le ministère de la Sécurité, alors que des chiffres plus élevés circulent sur les réseaux sociaux.
Ces affrontements ont opposé des membres des communautés peule, majoritairement composée d'éleveurs, et bambara, majoritairement composée d'agriculteurs et de chasseurs dozos. Les conflits liés à la terre sont fréquents dans la zone. En août dernier, près de Tenenkou, des combats avaient déjà fait au moins cinq morts.
« Le conflit s'est transporté de Tenenkou à Macina », affirme un représentant de la communauté peule au Mali, qui estime qu'il s'agit « d'un conflit foncier qui se traduit en termes ethniques ». Et qui rejette les allégations de collusions entre bergers peuls et groupes jihadistes.
Les autorités maliennes précisent qu'une enquête est en cours. « Cela fait suite à une série d'attaques, il y a des règlements de compte », explique une source internationale travaillant dans la défense des droits de l'homme. « Plusieurs versions circulent, conclut cette source avec prudence. Il faut encore vérifier pour comprendre ce qui s'est passé. »
Une délégation ministérielle s'est rendue à Ké-Macina mardi 14 février à la rencontre des autorités locales et traditionnelles, ainsi que des blessés et des familles des victimes. Le ministre de la Justice était du voyage, ainsi que son homologue de la Solidarité et de l'Action humanitaire, Hamadoun Konaté, qui a conduit la délégation. Le ministre Hamadoun Konaté a promis qu'il n'y aurait pas d'impunité.
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