Deuxième volet de la grande enquête de RFI sur la crise dans le Grand Kasaï qui porte cette fois-ci sur la réaction de l'armée congolaise après s'être intéressé à la mort de Kamuina Nsapu.
Trois officiers de l'armée congolaise sont suspectés d'exactions dans cette région. Ces agissements renvoient aux heures les plus sombres de l'histoire de la République démocratique du Congo (RDC).
A Tshimbulu, un militaire se vante quant à lui dans une vidéo d'utiliser un lance-roquette contre des miliciens pour la plupart désarmés.
En janvier et en février, des vidéos et des témoignages attestaient déjà de ce rapport de force entre armes traditionnelles en bois contre des Kalachnikov et lance-roquettes. L'ONU a par ailleurs déjà documenté l'existence de 19 fosses communes.
Désarmer les miliciens
Pour la ministre congolaise des droits de l'homme, Marie-Ange Mushobekwa, on ne peut parler d'« usage disproportionné de la force » : lors de leur attaque contre des positions des forces de sécurité, des miliciens ont par le passé récupéré des armes de guerre.
Si la justice militaire congolaise affirme avoir surtout saisi des armes blanches, « chaque fois que des miliciens ont tué des policiers ou des militaires congolais, ils leur arrachaient des armes à feu », affirme Marie-Ange Mushobekwa.
« Lorsque l'adversaire tue d'abord des policiers, tue des militaires, arrache les armes à feu, se met à tirer sur des civils, qu'est-ce que la police est censée faire ? poursuit la ministre. Les forces de l'ordre de la République démocratique du Congo étaient dans l'obligation de désarmer ces miliciens, de les neutraliser et de leur arracher ces armes ».
RFI publie également deux vidéos d'exactions commises par les miliciens Kamuina Nsapu dont l'attaque d'un poste de police au cours de laquelle des armes ont été arrachées aux policiers et aux militaires.