Hizb et-Tahrir tire son nom d'un mouvement international né dans les années 1980 d'une scission avec les Frères musulmans. Cette franchise tunisienne, créée clandestinement sous la dictature, en a gardé les principales idées : l'instauration d'un califat, et l'application de la loi islamique (la charia). Conséquence directe de ce programme, le petit parti rejette la République, et a même appelé à enterrer la démocratie lors de son dernier congrès, en avril.
Hizb et-Tahrir n'a pas de député à l'Assemblée. Il est loin d'être un parti de masses. Mais sa ligne sans concession attire des radicaux, ainsi que quelques déçus du parti islamiste modéré Ennahda, qui affiche son respect de la démocratie.
Même si Hizb et-Tahrir se dit pacifique, son rejet de la République incite les autorités à la fermeté. L'an dernier, elles avaient décidé sa suspension temporaire. Une suspension annulée ensuite par la justice administrative. Comme en 2016, Hizb et-Tahrir compte déposer un recours devant les tribunaux, afin de reprendre ses activités.