Quelques dizaines de manifestants – environ 80 selon les organisateurs – avec du poisson pourri et de l’eau impropre à la consommation à l’entrée du siège du groupe Bolloré pour rappeler aux actionnaires la pollution que subissent les personnes qui vivent aux abords des plantations de palmiers à huile ou d’hévéa au Cameroun, en République démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire, au Liberia ou en Sierra Leone.
Des membres d’ONG ont acheté des actions symboliques, leur donnant le droit de participer à l’assemblée générale et donc de s’adresser à Vincent Bolloré. « L'année dernière ça a plutôt été une action de démonstration de force. L'enjeu était de bloquer l'accès à l'assemblée générale par les actionnaires. Cette année on a adopté une stratégie un peu différente : mettre Vincent Bolloré face à ses responsabilités devant ses propres actionnaires », explique Marielle Benchehboune, de l’association ReAct.
Avec près de 40% des actions de la Socfin, le groupe luxembourgeois propriétaire de plantations de palmiers à huile et d’hévéas, Vincent Bolloré s’est jusqu’ici caché derrière la casquette d’actionnaire minoritaire d'une holding qui considère que les associations des communautés locales sont illégitimes. Interpellé devant les actionnaires de son groupe, Vincent Bolloré a changé son discours.
« Il a dit effectivement dit qu'il endossait la responsabilité de convaincre M. [Hubert] Fabri d'ouvrir le dialogue avec les communautés et qu'il s'engageait personnellement à répondre à tous les courriers des organisations de riverains dans les différents pays », ajoute Marielle Benchehboune.
Vincent Bolloré aurait même accepté le principe d’une rencontre avec les représentants d’ONG avant la fin du mois de juin.