En tout, la Commission tunisienne de confiscation a gelé ou saisi les biens et les avoirs de huit hommes d'affaires. Ils font partie de la dizaine de personnes placées en résidence surveillée depuis le début la semaine dernière. Des assignations à résidence décidées dans le cadre de l'état d'urgence, et non par la justice tunisienne.
Elles n'ont d'ailleurs pas été officiellement confirmées ni commentées par le ministère de l'Intérieur, qui est pourtant l'autorité compétente en la matière. Sous couvert d'anonymat, un haut responsable a tout de même affirmé à l'Agence France-Presse que ces personnes sont soupçonnées de corruption et de « complot contre la sûreté de l'Etat ».
Six ans et demi après la révolution et le départ du dictateur Ben Ali, connu pour les faits de corruption pratiqués par ses proches, le phénomène préoccupe toujours beaucoup la population. Pourtant, selon l'ONG Transparency International, deux Tunisiens sur trois considèrent que la corruption a augmenté dans leur pays en 2015.
Alors, le Premier ministre Youssef Chahed a tenu cette semaine à affirmer publiquement sa détermination à lutter contre la corruption. Il a déclaré être « en guerre » contre le phénomène : « C'est soit la corruption, soit la Tunisie, j'ai choisi la Tunisie », a assuré le chef du gouvernement.