Les habitants de ce quartier - épargné jusqu'ici par les violences qui ont touché, depuis le début de la crise burundaise, il y a deux ans, de nombreux autres quartiers de Bujumbura - ne cachent pas leur inquiétude.
Les questions sont nombreuses. Qui est derrière ces violences ? Pourquoi ? Est-ce qu'il existe un lien entre tous ces incidents ? Des questions que les Services de sécurité se posent également mais auxquelles ils n’ont pas encore trouvé de réponse. « Des enquêtes sont en cours », assure un haut cadre burundais.
Entretemps, un habitant de Kamenge accuse les autorités de « laxisme ». Il dénonce l'absence de grosses opérations de perquisition comme celles qui sont régulièrement organisées dans d'autres quartiers de Bujumbura, proches de l'opposition. D'autres accusent le fait que des criminels connus sont relâchés, aussitôt arrêtés.
Des opposants assurent, eux, que cela participe plutôt d'une volonté de couvrir le fait que de nombreuses armes qui circulent dans ce bastion du parti au pouvoir, ont été, en partie, distribuées à des Imbonerakure, membres de la Ligue des jeunes du parti au pouvoir que l'ONU qualifie désormais de milice.
Des accusations que le maire de Bujumbura rejette catégoriquement. Freddy Mbonimpa jure qu'il n'y aucun traitement de faveur réservé à ce quartier et rappelle qu'il a décidé, il y a deux semaines, de mesures pour lutter contre cette criminalité, comme l'interdiction faite aux motos de circuler à partir de 18h00 ou encore la fermeture définitive de cinémas et bars clandestins. Cependant, elles tardent à produire leur effet, apparemment.