Le nouveau gouvernement doit s'atteler à des missions complexes qui se rajoutent aux dossiers restés en suspens du temps de l'ancien gouvernement. Il se chargera de pacifier le pays, redresser l'économie, élaborer une nouvelle Constitution, et surtout préparer la prochaine élection présidentielle. A la tête du pays depuis près de trente ans déjà, Omar el-Béchir, qui a assuré qu'il quittera le pouvoir en 2020.
Mais il y a des freins à l'action attendue du gouvernement. En effet, ce sont des anciens ministres, des proches du président qui gardent les plus importants ministères. Quant aux nouveaux venus du camp d'el-Béchir, ils sont en majorité des militaires : l'ancien chef de la police pour l'Intérieur et un haut responsable de l'armée pour les Finances. Parmi les quatorze nouveaux ministres, six seulement sont issus d'autres formations politiques.
Autre surprise, les deux plus grands partis de l'opposition, le Oumma et le Congrès populaire ont chacun un ministre, alors qu'ils avaient quitté le dialogue national en signe de protestation. Les communistes eux, sont restés dans l'opposition, qui reproche au gouvernement les critères de choix de ministres, motivés selon elle par leur appartenance politique et non par leurs compétences.
Des remaniements gouvernementaux sont prévus dans les 18 Etats qui composent le Soudan. Le parti au pouvoir a annoncé qu'il laissera un siège de ministre sur six dans chaque Etat pour les autres partis.