L'annonce a été publiée le 5 mai dans le Journal officiel en France : la Commission du secret de la défense nationale (CSDN) a rendu un avis favorable en mars dernier pour la levée du secret portant sur 89 documents liés à l’affaire Ben Barka. Ces documents émanent des archives du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) au ministère de la Défense.
Mais l'enquête sur la mort mystérieuse de l’opposant marocain, ouverte depuis 52 ans, n’a guère fait de progrès. Et les anciennes déclassifications de documents n'ont pas aidé la justice à avancer jusque-là. Alors, cette dernière déclassification aura-t-elle son effet sur l'avenir de ce procès ?
Le parlementaire de la Fédération de la gauche démocratique à Rabat, Omar Balabrej, reste sceptique et attend de voir. « Je ne connais pas la nature des documents qui sont déclassifiés. Est-ce qu’ils sont vraiment d’importance ? Là, j’attendrai pour savoir si ça apporte quelque chose réellement au dossier et à la vérité. Mais 50 ans plus tard, ne pas avoir la vérité, c’est quand même incroyable. D’abord pour la petite famille de Mehdi Ben Barka, qui ne peut pas faire son deuil, et puis pour la grande famille - pour les Marocains -, parce que Ben Barka, c’est quelqu’un de grand dans l’histoire du Maroc. »
Le député s’indigne de l’opacité qui règne autour de l’affaire, du côté français mais aussi du côté marocain. « En tant que parlementaire, je peux vous dire que sa photo, je la vois tous les jours. Elle est à l’entrée de la grande salle du Parlement. Il n’est pas normal qu’on ne connaisse pas la vérité. Et j’espère aussi, puisque dans mon pays on va déclassifier un certain nombre de choses pour avoir la vérité totale sur ce pan, malheureusement négatif, de notre histoire. Et à gauche on le demande depuis toujours. Maintenant il n’y a aucune nouvelle du côté marocain pour l’instant ».
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