L'attaque a eu lieu mardi, vers 5h du matin. Des hommes armés rentrent dans Alindao pour attaquer les membres de l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC), une faction de l'ex-Seleka, dirigée par Ali Darass. L'ancien maître de Bambari est alors sur place et les combats durent une partie de la matinée, jusqu'à ce que l'UPC repousse ses assaillants.
Les motivations du groupe d'autodéfense restent inconnues pour le moment. Aucune des mouvances anti-balaka, que ce soit la branche Ngaïsonna ou celle de Mokom, ne revendique l'incursion dans Alindao.
Toujours est-il que de nombreuses exactions ont été commises dans la ville. Des personnes ont été partiellement égorgées, des maisons brûlées et plus de 8 000 habitants se sont réfugiés auprès de l'évêché. Selon une source onusienne, une quarantaine de personnes auraient été enterrées, mais le bilan pourrait être plus lourd.
Qui de l'UPC ou du groupe d'autodéfense a commis ces exactions ? Pour le moment, il est difficile de donner un avis tant les deux camps restent sur leurs positions.
Jeudi, une réunion avec l'état-major de l'UPC, les autorités religieuses et la Minusca a eu lieu afin de tenter de calmer les tensions. S'il existe un calme relatif en ce moment à Alindao, la situation humanitaire risque encore de s'aggraver, avec une augmentation des déplacés sur les axes.
Cela fait plusieurs mois que la situation sécuritaire est inquiétante dans cette partie sud du pays. Depuis que l'UPC a quitté Bambari et que le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) a créé une alliance contre-nature avec ses ennemis d'hier, les anti-balaka.