RCA: le premier bataillon des forces armées est opérationnel

Le premier bataillon des Faca, les forces armées centrafricaines, est opérationnel. Après des mois de formation dispensée par l'EUTM, la force européenne, 650 soldats sont officialisés dans leurs fonctions ce jeudi 11 mai 2017.

Les officiers sont parfois hésitants devant les questions posées par le colonel belge Jean-Marc Vermeulen, en charge de leur formation pour l'EUTM. L'exercice est classique pour des militaires : sur plan, il leur faut trouver la bonne stratégie afin de mener une offensive contre un ennemi proche.

Pendant plusieurs mois, la force européenne a accompagné ces soldats dans leur reconstitution. Après le coup d'Etat et la crise qui a duré de 2013 à 2016, les Faca ont été partiellement dissoutes, notamment à cause de leur engagement dans le conflit intercommunautaire qui a suivi.

Pour le capitaine Massé, commandant de ce bataillon, cette formation était plus que nécessaire pour la renaissance de l'armée centrafricaine : « Nous avons appris beaucoup de choses nouvelles. Avant nous faisions un combat rudimentaire, mais l'EUTM nous a apporté un plus. »

Le colonel Vermeulen tient tout de même à rappeler que cette formation de plusieurs mois a été facilitée par un savoir-faire déjà partiellement connu des soldats centrafricains : « La mission du pilier opération n'est pas de former, mais de les entrainer. On réutilise les connaissances dans un groupe le plus complet possible. »

Manque de moyens

En théorie, les Faca devraient être déployés sur le terrain, mais le manque de moyens du ministère de la Défense, notamment en armes et équipement, risque fort de retarder ce retour dans les provinces toujours affectées par la crise.

En attendant, au camp Kassaï, c'est avec tambours et trompettes que les 650 Faca ont été passés en revue par Joseph Yakété, le ministre centrafricain de la Défense. Une étape supplémentaire vers la reconstitution de l'Etat après la quasi-disparition de l'institution militaire et l'embargo sur les armes qui a suivi pendant la crise.

Pour Herman Ruys, le général belge en charge de la mission européenne EUTM, la formation de ce premier bataillon n'est qu'un premier pas dans la reconstruction de l'armée centrafricaine. « Maintenant, on a un bataillon de 600 personnes qui est capable de faire certaines tâches, mais il faut que l'on continue et ça va continuer dans les années qui suivent. Au fur et à mesure on va augmenter la capacité des Faca. »

Mais former des hommes n'est pas tout. Sans équipement, ni arme, cette armée risque fort de se retrouver désemparée et surtout dans l'incapacité de se déployer dans le pays. Pour le ministre de la Défense, Joseph Yakété, ces points restent une priorité. « Pour que le redéploiement soit effectif, il faut que les Faca soient équipés. L'opérationnalité induit l'équipement », insiste-t-il.

A l'issue de cette cérémonie, la France a fait une donation de plusieurs véhicules militaires à l'armée centrafricaine.

A terme, cette mission européenne formera près de 7 000 soldats et devrait durer jusqu'en 2020.

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