D'après le bourgmestre de Limete, qui s'est rapidement rendu sur place, à l'aube vers quatre ou cinq heures du matin, une dizaine de personnes au moins se sont attaquées au camion de police qui est positionné devant le siège de l'UDPS depuis quelques semaines, tout comme à la tente qui leur servait d'abri. A l'arrivée du bourgmestre, tente et camion étaient en flammes et deux policiers étaient signalés blessés dont un très grièvement.
Qui est responsable de cette attaque ? Le bourgmestre Douglas Nkulu n'a pas été en mesure de répondre à cette question. L'attaque s'est déroulée dans la pénombre, sous la pluie. Les voisins parlent de plus d'une vingtaine d'assaillants et d'échange de coups de feu.
Pour le porte-parole de la majorité, Alain Atundu, l'attaque est le fait d'éléments radicaux de l'UDPS : « Je pense qu’en réalité, il s’agit de provocateurs qui n’ont aucun intérêt à ce que les choses se déroulent normalement maintenant. Il n’y a pas de raison valable pour que ce soit des provocateurs du côté de la majorité. Nous attendons que les autorités compétentes nous donnent les identités et les mobiles des agresseurs. Néanmoins, des soupçons sérieux pèsent sur la radicalité du Rassemblement qui nous a habitués, ces derniers temps, à des propos de nature à créer une tension artificielle ».
Démenti du Rassemblement
« Faux », répond le parti d'opposition l'UDPS qui dénonce un coup monté du pouvoir pour empêcher les travaux de construction de la tombe d'Etienne Tshisekedi et le retour de sa dépouille vendredi. Augustin Kabuya, le porte-parole de l'UDPS, dément formellement être impliqué dans cette attaque : « Aucun combattant, aucun militant de l’UDPS n’est associé ni de près ni de loin avec ce qui s’est passé. L’UDPS ne revendique pas la nuit, toutes les revendications de l’UDPS, c’est la journée. La permanence de l’UDPS se trouve à côté de la maison communale de Limete, où il y a des policiers. Après la maison communale, il y a l’échangeur de Limete avec un bataillon mobile et plein de militaires. Vous pensez que les gens peuvent venir comme ça, opérer et partir ? Non. Même un enfant de maternelle ne peut pas croire à ça ».
Ce qui est certain c'est que la tension est montée d'un cran alors que l'UDPS assure toujours vouloir rapatrier le corps de leur leader vendredi. A la mi-journée, la police occupait le siège de l'UDPS totalement vide. Du côté des autorités, pas de déclaration officielle, mais on continue d'affirmer qu'un enterrement dans une zone d'habitation est impossible.